Arrêt total des activités de la Polyclinique de Limoges à partir du 3 juin.
Avec un mois de retard, le ministère de la Santé a rendu publics le 27 mars dernier, par voie de presse et sans concertation avec les acteurs, les tarifs qui seront en vigueur en 2024 pour financer les établissements de santé publics et privés. Les tarifs dévolus au secteur privé, sans tenir compte de l’inflation, sont iniques et obèrent gravement la capacité des établissements privés, dont fait partie la Polyclinique, à accomplir leurs missions de soin dans les mois qui viennent.
Pour la première fois, l’État a décidé de créer une très nette distorsion de rémunération entre les établissements publics et privés puisqu’il nous a été annoncé une revalorisation de seulement 0,3 % contre 4,3 % pour le public. C’est donc octroyer 14 fois moins de ressources à nos structures qu’à nos confrères du public. En prenant cette décision le gouvernement assume d’exposer toutes les cliniques de France à des difficultés majeures et à une maltraitance économique inacceptable et incompréhensible. Les établissements de santé privé représentent 35% de l’activité hospitalière en France et seulement 18% des dépenses d’assurance maladie.
Cette revalorisation de 0,3 % va nous amener inéluctablement vers des difficultés notoires compte tenu du contexte fortement inflationniste d’aujourd’hui.
La conséquence la plus préoccupante de cette situation est l’incapacité dans laquelle elle nous plonge d’assurer des hausses de salaires à nos équipes qui pourtant le mériteraient bien et qui voient leurs collègues du public revalorisés régulièrement pour des taches identiques aux leurs.
Ce constat étant le même dans tous les établissements privés de France, la Fédération de l’Hospitalisation Privée, a pris le 3 avril dernier une décision historique de faire front collectivement et de faire entendre ses grandes inquiétudes et son refus d’accepter ces discriminations financières, en décidant un arrêt total des activités de toutes les cliniques à compter du 3 juin prochain. Même si nous avons bien notion des lourdes conséquences d’une telle décision, il est indispensable de ne plus accepter ces mises en danger financières et sociales alors que les actes que nous réalisons sont les mêmes qu’à l’hôpital public.
La Polyclinique fermera donc totalement ses portes à compter de cette date, seuls les patients hospitalisés seront bien entendu traités jusqu’à leur sortie.
Les modalités de mises en place de cet arrêt d’activité sont en cours de construction en lien avec l’ensemble des syndicats, médecins libéraux… et seront communiquées dans un second temps.
A l’échelle de notre département, la Polyclinique de Limoges c’est :
- 60% des chirurgies
- 33% des séances de chimiothérapies
- 77% des opérations de la cataracte
- 25% des naissances
- 40% des urgences hors pédiatrie
- Un rayonnement dans tous le centre ouest